Le Verger vous propose, pour le mois de décembre, un article réconfortant sur l’émerveillement. En se reconnectant à son cœur d’enfant, on peut se rappeler comment, en bas âge, nous étions facilement émerveillés par le monde qui nous entoure. Avec l’habitude et l’expérience, il semble que ce soit moins naturel et que le fait d’être émerveillé nécessite de s’arrêter un instant et de regarder de nouveau le monde avec les yeux que l’on avait tout petit. Comment y arriver de nouveau ? Et pourquoi est-ce bon de réapprendre à s’émerveiller ?
Qu’est-ce que l’émerveillement ?
C’est d’observer le monde qui nous entoure et les évènements que nous expérimentons comme s’il s’agissait d’un cadeau, d’une surprise dont l’extraordinaire provient de leur seule existence. Le fait de se mettre dans cet état d’esprit fait surgir le sentiment d’assister à quelque chose de plus grand que soi. Par exemple, un coucher de soleil suscite de l’émerveillement lorsqu’on le redécouvre, en raison de ses couleurs, du fait qu’il ne dure pas très longtemps et qu’il teinte distinctement le monde qui nous entoure. L’émerveillement touche aussi de près au sentiment de gratitude. Lorsque l’on se place en position de témoin, on s’ouvre à la beauté, au mystère et à la possibilité d’apprendre de notre monde. Prendre le temps de contempler, sans chercher à contrôler le monde qui nous entoure, la gratitude d’en faire parler et de toucher aussi à cette beauté n’est jamais bien loin.
Peut-on s’émerveiller encore à l’âge adulte ?
Bien sûr ! Cela semble moins apparent parce qu’en grandissant, l’on troque notre capacité à nous émerveiller avec celle de comprendre et d’essayer de contrôler le monde dans lequel nous vivons. Il devient plus important, considérant les exigences de l’extérieur, d’analyser et d’essayer de maîtriser ce qui nous entoure, que de s’en émerveiller passivement. De plus, le fait d’être abondamment stimulé et sollicité par les exigences de la vie laisse moins de place à la contemplation. Alors que cette faculté survient naturellement fréquemment durant l’enfance, pour continuer de s’émerveiller une fois adulte cela requiert donc un effort conscient. Comment y parvenir ?
Lâcher prise : accepter de ne pas tout comprendre et adopter, le temps de cette contemplation, un regard dépourvu de jugement et d’intellectualisation.
Disponibilité mentale : se placer dans une position de redécouverte de ce à quoi nous sommes habituées ; le changement des saisons, le vol d’un oiseau, le corps humain. S’émouvoir non seulement des manifestations extraordinaires de la nature ou de l’art, mais aussi des choses ordinaires.
Se reconnecter à son enfant intérieur : celui qui ressent de la joie dans l’observation de son environnement et qui voit un esthétisme dans les choses que l’on ne remarque plus.
Les bienfaits
Et quels sont les avantages à développer une plus grande capacité à s’émerveiller ? Loin d’être une manifestation de naïveté, la faculté à s’émerveiller est liée à des bienfaits reconnus pour la santé psychologique. Par exemple, il est admis que cela augmente la satisfaction envers la vie, la faculté de mémoire, que cela amène une perception du temps qui ralentit, une diminution du stress, un plus grand désir d’altruisme et un renforcement du sentiment de collectivité. Une étude a également démontré une diminution des protéines inflammatoires associées aux maladies cardiovasculaires ; ainsi s’émerveiller est aussi bon pour le cœur !
S’entraîner à l’émerveillement
Il existe plusieurs façons d’y parvenir, par exemple :
Faire un journal de ses émerveillements
Méditer
Partir à la découverte
Visionner des images ou des documentaires remarquables
Lire des récits d’aventures ou d’exploits extraordinaires
Et si aujourd'hui vous vous exerciez à adopter ce regard nouveau sur votre environnement ? Prenez un instant pour contempler la richesse de la nature, la beauté d'une oeuvre d'art ou la complexité du fonctionnement de votre corps. Vous êtes extraordinaire.
Sources
Positive affect and markers of inflammation: Discrete positive emotions predict lower levels of inflammatory cytokines; Jennifer E Stellar; Neha John-Henderson, Craig L. Anderson, Amie M. Gordon, Galen D. McNeil & Dacher Keltner.
Awe, the Small Self, and Prosocial Behavior; Paul Piff, Pia Dietze, Matthew Feinberg, Daniel Stancato et Dacher Keltner, Journal of personality and social psychology, vol. CVIII, n° 6, 2015.
Awe Expands People’s Perception of Time, Alters Decision Making, and Enhances Well-Being; Melanie Rudd, Kathleen D. Vohs & Jennifer Aake
https://www.emotivactions.com/lemerveillement/#_edn2
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